Les jeunes pousses innovantes africaines ont de bonnes raisons de garder le sourire puisque la course aux levée de fonds bat son plein : Les capital-risqueurs, les business angels et les fonds d’amorçage sont actuellement en train de leur ouvrir largement le portefeuille ainsi que leurs bras. Le webzine CEO Afrique décrypte les tendances du marché, sur la base des rapports établis par la plateforme de données MAGNiTT.
Le capital-investissement en Afrique tourne a plein régime ! En effet, le record des précédentes levées de fonds des start-ups de 2021, déjà relativement exceptionnel pour le continent, pourrait être battu en fin d’année. C’est en tous cas ce qui semble être le sentiment général de la société de conseil MAGNiTT, focalisée notamment sur la région MENA [en anglais « Middle East and North Africa », NDLR] et l’Afrique subsaharienne. Tout ceci n’est que très bon présage.
Ainsi, au premier trimestre de cette année 2022, PIE, un cabinet de conseil en fusions et acquisitions — fondé par l’Égyptien Mohamed Aboulnaga — compte amplifier sa croissance avec l’acquisition de EXITS , une marketplace destinée aux ventes et aux achats de sites Internet et d’applications web entre particuliers ou chefs d’entreprises/professionnels.
Pylon, une plateforme logicielle de gestion des services publics — dédiée aux fournisseurs d’eau et d’électricité — annonce avoir levé 19 millions de dollars. De bonnes fées du capital-investissement nommées Endure Capital, Cathexis Ventures, Khwarizmi Ventures, Loftyinc Ventures et Y Combinator se sont penchées sur le berceau de cette pépite tech égyptienne et n’ont pas hésité un seul instant.
Derrière elle, le prestataire bancaire numérique UMBA, basé au Nigeria, affiche une levée de fonds souscrite à hauteur de 15 millions de dollars par plusieurs fonds de capital-risque, parmi lesquels Costanoa Ventures, Lux Capital, Palm Drive Capital, Banana Capital, Streamlined Ventures et ACT Ventures .
De son côté, la FinTech zambienne Union54 — cofondée par Perseus Mlambo et Alessandra Martini — a réuni 12 millions de dollars auprès d’un groupe d’investisseurs comprenant Tiger Global, Earl Grey Capital et Vibe VC .
Dans ce flot de bonnes nouvelles, la start-up ghanéenne Farmerline n’est pas en reste. Avec l’appui de Acumen Resilient Agriculture Fund, FMO, Greater Impact Foundation, DEG Invest, Rabobank et Rippleworks, cette jeune pousse créée par Alloysius Attah et Emmanuel Owusu Addai — qui prodigue des conseils agronomiques et fournit des données sur les conditions météorologiques aux petits exploitants agricoles basés au Ghana — vient de lever 12,9 millions de dollars.
Honneur également à la plateforme de services de paiement transfrontaliers Leatherback , dirigée par le Nigérian Toyeeb Ibrahim, qui a récolté 10 millions de dollars auprès de Zedcrest Capital .
Komaza, une plateforme numérique kényane consacrée aux écosystèmes forestiers , reçoit pour sa part 10 millions de dollars, émanant de Mitsui & Co et de Sobrato Philanthropies.
The Food Lab, une plateforme digitale — mise sur pied par le trio d’entrepreneurs égyptiens Kareem El Daly, Ahmed Osman et Wesam Masoud — qui permet aux restaurateurs et aux entreprises du secteur alimentaire de tester de nouveaux concepts ou de développer une marque à un coût minimal, vient de faire un joli petit coup : rafler 4,5 millions de dollars, entre autres auprès de Nuwa Capital, Shorooq Partners , 4DX Ventures, Al Faisaliah Group et Samurai Incubate.
Tushop, une plateforme de commerce social élaborée par la Kényane Cathy Chepkemboi, a accueilli dans son capital des investisseurs extérieurs qui y ont injecté 3 millions de dollars, avec pour chef de file le fonds de capital-risque 4DX Ventures, associé à JAM Fund, Breyer Capital, Chandaria Capital, TO Ventures, Golden Palm Investments, FirstCheck Africa, DFS Lab et Wasoko.
La startup fintech nigériane ImaliPay — cofondée par Tatenda Furusa et Oluwasanmi Akinmusire — , facilitant aux travailleurs indépendants et aux TPE l’accès aux services financiers, a bouclé un tour de table d’un montant de 3 millions de dollars, marqué par l’arrivée d’investisseurs, à l’instar de Leonnis Investments, Ten 13, Uncovered Fund , MyAsia VC, Jedar Capital, Logos Ventures, Plug N Play Ventures, Untapped Global et Chandaria Capital.
Pour leur part, le Nigérian Idris Ayodeji Bello (associé-fondateur de LoftyInc Capital Management), Creator Collective Capital, Penrose Capital, ainsi que quelques business angels, ont versé 2 millions de dollars au capital de SmartWage , une start-up RH Tech sud-africaine créée par le duo d’entrepreneurs Simon Ellis et Caroline Van der Merwe. (Caroline van der Merwe, œuvrant dans les nouvelles technologies appliquées aux ressources humaines.)
Toujours du côté de la Nation Arc-en-ciel , la jeune pousse biotechnologique BioCertica — fondée par Gert van Wyk — , dont les solutions technologiques vont permettre aux praticiens une meilleure compréhension de l’ADN des patients et une amélioration concernant la précision de diagnostic de prédisposition génétique à des pathologies telles que l’hypertension, l’hypersensibilité au gluten, l’obésité et les maladies cardiovasculaires, a convaincu Ministry of Programming de financer son plan de développement, à hauteur de 1,6 million de dollars. Un montant qui lui permettra de figurer en bonne place pour devenir la première biobanque numérique sur le continent africain.
Le fonds de capital-risque Mobility 54, avec le concours de Tangerine Insurance, Graph Ventures et quelques business angels , est entré au capital de la start-up InsurTech ETAP basée au Nigeria — créée par Ibraheem Babalola — , en apportant 1,5 million de dollars au total.
Aux côtés d’AUC Angels, Cubit Ventures, Challenge Fund, EdVentures, Falak Startups et Cairo Angels, Alexandria Angels Network a injecté de l’argent, soit 1,2 million de dollars, dans le capital de la start-up EdTech Sprints basée en Égypte, fondée par Ayman Bazaraa et Bassam Sharkawy.
La plateforme E-Commerce B2B basée au Sénégal Kwely — créée par Birame Sock — a pu compter sur le soutien de WIC Capital, Loftyinc Capital , Afropreneur Angels, Haskè Ventures et d’autres business angels qui ont apporté ensemble 700 000 dollars d’investissements.
La FinTech nigériane Syarpa, qui devra permettre l’utilisation des crypto-monnaies pour traiter les transferts d’argent internationaux, a bouclé une levée de fonds auprès de Yolo Investments, CrossFund et FirstFounders pour un montant de 500 000 dollars.
La marque de lingerie marocaine Nessiam se voit soutenue par le groupe CDG (Caisse de Dépôt et de Gestion du Maroc ) qui a injecté 305 000 dollars à travers son bras armé financier, CDG Invest, dans le cadre du programme 212 Founders.
En dernier lieu, des investisseurs providentiels ont apporté une bouffée d’oxygène financière de 150 000 dollars pour Rísé , une marketplace dédiée aux artisans professionnels — conçue par Olawunmi Oyedeji — mettant en relation acheteurs et vendeurs au Nigeria.
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