L’Afrique, avancée de la FinTech ?

C’est en tous cas ce qu’ont tenté de démontrer Khaled Ben-Jilani, Senior Partner chez le fonds d’investissement AfricInvest et Aurélien Duval-Delort, CEO de la start-up Bizao spécialisée dans le paiement mobile, au cours d’un atelier intitulé : « Nouveaux écosystèmes de l’innovation en Afrique : focus sur les Fintechs », organisé le 7 octobre dernier par Bpifrance, dans le cadre de la 7e édition de Bpifrance Inno Generation (Big 2021). Un événement auquel le webzine CEO Afrique a également assisté sous le format « webinaire ».

Retirer de l’argent au guichet, faire un virement depuis son compte vers un autre bénéficiaire, payer ses achats via sa carte bancaire etc … En Europe ou aux États-Unis, il s’agit du plus anodin des gestes. Mais pour environ 1 milliard de personnes vivant en Afrique, privés de tout accès direct aux services d’une banque classique, c’est un rêve hors d’atteinte. Aujourd’hui, aucune grande métropole — de Cape Town, Johannesburg ou Nairobi, jusqu’au Caire, en passant par Lagos ou Accra — n’échappe à la bataille acharnée à laquelle se livrent les start-up africaines et internationales les plus innovantes autour de la FinTech, symbiose entre la finance et la technologie, un secteur faisant allusion aux entreprises qui s’appuient sur l’utilisation d’outils numériques et technologiques pour déployer leurs services bancaires.

Les enjeux sont multiples : Il s’agit d’abord d’un défi technologique, l’objectif étant de drainer l’argent des particuliers, avec la mise sur pied d’infrastructures télécoms et d’applications mobiles à forte valeur ajoutée technique, de telle sorte que ces derniers soient en mesure d’effectuer leurs opérations bancaires, via leur smartphone ou leur tablette, en toute sécurité et sérénité. Ensuite, une priorité sociale, car les FinTech ont le mérite de démocratiser l’accès et la compréhension des services financiers et ont cette forte capacité de fournir des produits accessibles au plus grand nombre, alors qu’il fut un temps où le fait de pouvoir effectuer des transactions de base, à travers un établissement bancaire traditionnel, était encore réservé à une catégorie de personnes préalablement sélectionnées en fonction du niveau de leur rémunération. Et enfin, un enjeu économique entre grands groupes, PME ou startups qui se disputent âprement un marché lucratif — les buts visés étant de faire de l’Afrique une source d’appoint d’une clientèle non bancarisée — , ouvert par des besoins croissants, au fur et à mesure que la population augmente. En effet, selon les dernières projections des l’ONU, le continent africain devrait être peuplé d’environ 2,4 milliards d’être humains en 2050, contre 3 milliard en moyenne à l’heure actuelle.

La gamme des activités issues du paysage de la FinTech est plus vaste que l’on ne pense : La Néobanque, la Paytech, l’Insurtech (AssurTech), le Roboadvisor, la Regtech, le Cash management, le Crowdfunding etc…

Il convient de mettre en exergue un panorama des FinTech établi en Septembre 2021, portant sur 20 pays d’Afrique francophone, réalisé conjointement par le très sérieux Africa Fintech Forum, le cabinet de conseil Deloitte Afrique Francophone et MicroSave Consulting. Parmi les 255 FinTech d’Afrique francophone du panel étudié, 35% sont de la sous-région ouest-africaine ( Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée,, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Togo), 30% proviennent du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie), 18% sont issues d’Afrique Centrale (Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Gabon, République Démocratique du Congo) et 16% sont domiciliées dans la zone « Afrique de l’Est / Océan Indien » ( Rwanda, Madagascar, les Seychelles). Le Maroc et le Rwanda concentrent un nombre relativement important d’acteurs de cet écosystème avec respectivement 48 et 42 Fintechs identifiées. À noter que largement plus du tiers de ces sociétés (41,5%) s’est concentré sur le paiement et le transfert d’argent. Très loin derrière, le deuxième type de fintech le plus investi par les entreprises du secteur est l’activité de banque, soit 9,2%. Les entreprises du secteur sont ensuite 8,7% à présenter des solutions en tant qu’agrégateurs de paiement, suivies des sociétés opérant dans les services CBS — Core Banking System — (7,9%) et l’assurance (9%).

Les grands gagnants de la FinTech en Afrique

D’une manière générale, les startups fintech, qui sont en train de bouleverser indéniablement le paysage bancaire africain, ne font pas dans la demi-mesure et peuvent s’enorgueillir de pouvoir répondre aux gigantesques besoins locaux. À l’image de FlutterWave, Paystack, Interswitch, Piggy Vest, Opay, Bankly ou Paga au Nigeria. Il faut dire que, dans le pays le plus peuplé d’Afrique, le taux d’inclusion financière se situerait autour de 64%. Autrement dit, 38 millions d’adultes (soit 36% de la population adulte), au sein de ce géant économique, n’auraient toujours pas accès aux services bancaires, si l’on en croit le dernier rapport de l’EFInA (Enhancing Financial Innovation and Access). L’Afrique du Sud présente, pour sa part, une pléthore de jeunes pousses innovantes, rivalisant d’ingéniosité pour le plus grand bonheur des usagers du mobile, à l’instar de Jumo, Yoco ou Stitch . À noter l’ascension fulgurante de Pineapple et Inclusivity Solutions, deux pépites qui sont positionnées sur la niche de marché très spécialisé de l’Insurtech , encore peu exploitée par la plupart des concurrents. De plus, la Nation arc-en-ciel figure dans le Top 50 du « Global Fintech Index City 2020 », occupant plus précisément la 37ème position sur le plan mondial et le 1er rang à l’échelle continentale, un classement international qui fait référence dans le secteur des technologies financières. Les success stories se sont multipliées du côté du Kenya, avec l’incontournable M-Pesa, Pezesha, Asante, PesaKit ou Kwara. Le Ghana, où l’on recense plus de 11 millions d’utilisateurs de services de paiement mobile, représente un terrain de jeu propice aux activités de startups prometteuses, comme ZeePay. Sans oublier, l’ Égypte qui abrite des entreprises technologiques performantes telles que Kashat, Telda, Paymob, MNT-Halan et, surtout, Fawry, une start-up valorisée à plus d’un milliard de dollars, désormais membre du club très fermé des « licornes » africaines, aux côtés des jeunes pousses nigérianes, Interswitch et Flutterwave.

La multiplication des acteurs est le signe que le secteur se porte bien. Selon la Global Service for Mobile Communication Association (GSMA), une association internationale représentant les intérêts des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile , l’Afrique a enregistré plus de 160 millions d’utilisateurs actifs en matière de mobile money, avec une valeur totale de plus de 495 milliards de dollars de transaction, généré au cours de l’année dernière.

Un arsenal législatif quasi-inexistant

Il n’existe pas à proprement parler d’un cadre réglementaire ou de travaux parlementaires visant à structurer solidement l’activité des FinTech, de telle sorte à promouvoir son développement. Cela est particulièrement vrai, s’agissant des pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africain, regroupant le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo) et ceux de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, composée du Cameroun, du Gabon, du Tchad, de la Centrafrique, du Congo et de la Guinée Équatoriale).

Il convient néanmoins de mentionner quelques avancées en matière de réglementation, dans d’autres pays. Sous l’impulsion de la Central Bank of Nigeria (Banque centrale du Nigeria) et la « Securities and Exchange Commission » (organisme nigérian, chargé de la réglementation et du contrôle des marchés financiers, des banques et des entreprises d’investissement), toutes les FinTechs opérant sur le territoire national sont soumis à une surveillance prudentielle. De même, les trois dispositions réglementaires applicables au Kenya, sous les appellations de « Regulatory Sandbox Policy Guidance Note », « National Payment System Act » et « National Payment System Regulations 2014 », s’attellent à régir les startups fintech locales. Quant à l’Afrique du Sud, la South Africa Reserve Bank (Banque de réserve sud-africaine a publié, au cours de l’année 2018, un document intitulé « National Payment System Framework and Strategic Vision 2025 » qui apporte un éclairage complet sur les perspectives de développement de services financiers en général, et de l’expérimentation de nouveaux produits issus de la FinTech en particulier, et ce dans un cadre réglementaire plus souple que constitue le système du « Sandbox » (ou « bac à sable »).

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