Lacina Koné « Nous devons davantage investir en nous-mêmes »

En tant que directeur général de l’alliance Smart Africa, une institution réunissant des acteurs privés et publics de l’économie africaine, Lacina Koné passe la plupart de son temps sur la route. Avant Barcelone, où il a assisté fin février au Mobile World Congress, le plus grand rassemblement au monde pour l’industrie du mobile, il s’est rendu en Estonie, pays leader en matière d’administration électronique et de numérisation. Ces déplacements lui permettent d’appréhender de nouvelles solutions digitales pour le continent et de tirer profit du partage de connaissance : « En Estonie, je ne voulais pas seulement comprendre comment les Estoniens faisaient ce qu’ils faisaient, mais ce qu’ils faisaient différemment. »

Cet entrepreneur acharné essaye tant bien que mal de responsabiliser les professionnels qui l’entourent. Malgré les progrès réalisés en matière d’investissements, particulièrement dans le secteur technologique, Lacina Koné déplore la part toujours faible portée par le continent : « L’Afrique est le troisième plus grand continent du monde et ne représente pourtant que 1 % des investissements mondiaux dans la technologie. Nous avons une population de 1,3 milliard d’habitants, mais ne comptons que sept licornes. » Plus tôt dans l’année, Lacina Koné a rencontré Davit Sahakyan, vice-ministre arménien de l’Industrie de haute technologie : « L’Arménie compte 2,5 millions d’habitants, et elle a pourtant constitué un fonds national de capital-risque et ambitionne de créer 10 licornes dans les cinq ans ! » s’exclame le directeur de Smart Africa.

Il s’inquiète en outre du fait qu’une grande partie des investissements actuels sont des capitaux étrangers. « Nous devons promouvoir l’idée du capital-risque sur notre propre terrain. C’est ainsi que la Silicon Valley a été créée, avec des capitaux locaux. Pour l’instant, seul l’opérationnel est en Afrique. L’argent est étranger. Les sociétés sont enregistrées en dehors du continent et, par conséquent, la valeur ira ailleurs. À long terme, ce n’est pas dans notre intérêt. » La question de la souveraineté revient régulièrement sur le tapis. Lacina Koné est persuadé que l’Afrique a le talent et le savoir-faire pour tirer parti de toutes ses opportunités, mais reste néanmoins réaliste. Deux types de partenariat définissent les relations entre les acteurs étrangers et africains, selon lui :  « un partenariat dur » en matière d’apport de matériel de l’étranger, et      « un partenariat doux et intelligent », où les Africains fournissent les idées et l’expertise pour appliquer la technologie sur le continent.

Lacina Koné porte aussi beaucoup d’intérêt à la question du stockage des données. Aujourd’hui, l’Afrique en contrôle seulement 1,5 %, quand les États-Unis sont à 70 %, et la Chine à environ 22 %. « Nous sommes peut-être des retardataires, mais nous devons apprendre des erreurs des autres ; c’est l’avantage d’être en décalage ! C’est aussi une question de souveraineté. Les données africaines doivent être sur notre sol. C’est la raison pour laquelle nous faisons pression pour créer des centres de données locaux ainsi qu’un cloud africain. »

En prenant exemple sur l’Estonie, il espère faire comprendre aux entrepreneurs africains l’importance de l’identification numérique : « C’est une pierre angulaire. Sans elle, on ne peut rien faire.Si nous voulons l’inclusion numérique, l’administration en ligne doit être en mesure d’effectuer des contrôles KYC [Know Your Customer, ndlr] ». Il considère cette situation comme étant un « scandale invisible ». « À l’heure actuelle, tous les KYC effectués par les start-up et le secteur privé sont basés sur les numéros de téléphone mobile. »

Pour sortir de cette impasse et attirer les investissements, Lacina Koné tente de réunir politiciens et businessmen autour du sujet de l’accès à Internet. Selon lui, le partenariat entre les secteurs privé et public est la seule solution viable :«La couverture de 94 % de la population mondiale est assurée par la combinaison de câbles sous-marins, de câbles à fibres optiques et de satellites. Mais comment se fait-il que l’Afrique présente toujours une connectivité inférieure à 40 %, alors que le monde, selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), est connecté en moyenne à 54 % ? »

Le dirigeant de Smart Africa se déplace régulièrement sur le continent pour convaincre les gouvernements à penser de façon stratégique et harmonisée en matière de cadres législatif et réglementaire, de protection des données, et à des questions telles que la capacité d’un cloud à grande échelle. L’homme se dit impatient car il sait que les progrès peuvent être plus rapides, mais s’inquiète d’une éventuelle fuite des cerveaux – notamment les ingénieurs logiciels – et appelle à une refonte complète du système éducatif. « N’est-ce pas Dell qui affirme que 85 % des emplois en 2030 n’ont pas encore été créés ? » Il juge que l’Afrique n’a pas raté le coche et qu’elle a tout à y gagner. « Où est Nokia aujourd’hui ? La seule constante est que les choses changent de plus en plus vite. Nous sommes devenus un continent de la téléphonie mobile d’abord. » En 2021, le continent représentait 60 % des transactions mondiales d’argent via mobile. « Chacun avance à son rythme, ce qui est compréhensible, mais il y a un consensus sur le fait que sans un secteur informatique puissant, on est des laissés-pour-compte. »

Une institution panafricaine

SOUTENUE PAR L’UNION AFRICAINE et imaginée par Paul Kagame, président du Rwanda, Smart Africa a été conçue pour améliorer le paysage numérique sur le continent. L’institution travaille à la fois avec le secteur privé et les gouvernements. Son conseil d’administration étant composé de représentants du secteur privé, l’ordre du jour est déterminé à la fois par ce dernier et le secteur public, ce qui en fait une structure unique. Ses attributions sont vastes, allant de la collaboration avec les décideurs politiques pour améliorer l’environnement réglementaire à l’harmonisation de la réglementation sur le continent, en passant par la collaboration avec les gouvernements et les opérateurs pour déterminer la meilleure façon de réduire le coût des données. En résumé, il s’agit de faire preuve d’intelligence pour tirer réellement parti des possibilités offertes par la technologie et de créer un environnement propice à la réussite des entrepreneurs. De son côté, Lacina Koné a été formé aux États-Unis. Il a été le conseiller d’Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, sur les questions relatives aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Avant cela, il avait passé de nombreuses années outre-Atlantique au sein de la société de conseil internationale Booz Allen Hamilton, toujours dans le domaine des TIC.

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