La CEDEAO a lancé des études autour de la création d’une liaison maritime entre ses pays membres et le Cap-Vert. Objectif : favoriser une coopération commerciale profitable aux marchés de la sous-région.
Le transport régulier de marchandises entre les pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Cap-Vert sera effectif au travers d’une ligne maritime. Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO en a révélé le projet à la presse. « Les études ont déjà commencé, nous voulons le mettre en pratique rapidement. Le Cap-Vert importe d’Europe, du Brésil, et tout va bien, mais il faut s’assurer que les pays dans la région bénéficient du marché cap-verdien », a-t-il déclaré à la presse locale.
Un «vieux» membre qui cherche à se repositionner avec cette intégration
Pour rappel, la CEDEAO compte quinze membres dont trois (Mali, Guinée et Burkina Faso) sont suspendus depuis les coups d’Etats de l’année dernière. Le Cap-Vert a rejoint l’organisation sous-régionale en 1976, soit un an après sa création. Mais, 46 ans plus tard, l’archipel lusophone reste encore peu intégré à l’ensemble. D’ailleurs la présidence de la Commission de la CEDEAO a plutôt été décernée à la Côte d’Ivoire, ravivant le sentiment d’isolement des autorités capverdiennes. Parmi les raisons invoquées à l’époque : les arriérés de redevances communautaires qui s’élevaient, selon RFI à environ 25 millions de dollars.
Début 2020, Praia au Cap-Vert prévoyait de renégocier les avantages mutuels de son intégration commerciale au sein de la CEDEAO. Ceci visant à faire valoir sa petite taille (4 033 km2 pour 583 255 habitants) et son exposition à de nombreuses vulnérabilités en tant qu’Etat insulaire, tout en faisant valoir l’intérêt pour la CEDEAO d’avoir en son sein un archipel. A ce stade, rien ne filtre quant à l’évolution de ce dossier.
Etablir un business gagnant-gagnant dans cette liaison maritime
Au travers d’une intégration commerciale approfondie avec le Cap-Vert, les pays peuvent tirer un avantage concurrentiel très fort. Cet avantage peut profiter aux deux parties. C’est l’objectif de l’intégration régionale.
Jusqu’ici, la moyenne des échanges commerciaux entre les pays de la CEDEAO s’établie à 15%. Cependant, les échanges entre le Cap-Vert et ses voisins ne représente que 2% du commerce extérieur de l’archipel. C’est dire le potentiel à exploiter, alors que Praia est un gros importateur alimentaire notamment.
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